Raül et moi nous connaissons depuis le lycée, où nous ne partagions pas seulement un bureau, mais aussi des hobbies, des goûts et des motivations. Les années nous ont séparés et rapprochés, comme c'est souvent le cas dans les relations d’amitiés, mais depuis quelque temps, le Gravel nous a réunis à nouveau, et est devenu l'excuse parfaite pour passer plus de temps ensemble.
Cela faisait un certain temps que nous pensions à faire une initiation à la randonnée à vélo, et lorsque nous avons enfin fixé une date et une heure, il était clair que quelques orages d’été n'allaient pas nous faire hésiter.
Mercredi après-midi et tout était prêt pour notre aventure... Nous avons quitté Valls en direction de notre premier objectif, le monastère de Santes Creus. Nous sommes arrivés sans problème, nous avons pris quelques photos, quelques vidéos pour ma chaîne youtube et nous sommes partis pour ce qui était supposés être la partie la plus difficile de notre aventure....
Il n'a pas fallu longtemps pour sentir les premières gouttes d'eau, nous avons donc décidé de nous abriter pendant qu'un bon orage tombait.
Dès qu'il s'est calmé, nous avons recommencé à pédaler et petit à petit nous avons négocié les premières rampes exigeantes... les flaques d'eau qui nous attendaient, nous les avons prises comme une "peur ou la mort" jusqu’à ce que dans l'une d'elles l'eau nous arrive aux genoux et, à partir de là, rire et pédaler...
Dans cette section, nous avons commencé à sentir le poids de nos sacs à dos et la boue qui collait à nos vélos.
Nous nous retrouvons sur des rampes très dures, qui ne nous donnent que la possibilité de pousser nos vélos, ce qui ralentit encore plus notre rythme.
Bien que nous ayons prévu de finir, nous avons vérifié plusieurs cartes et nous nous sommes mis au travail.
Nous avons à juste titre épaulé les vélos, à mi-chemin vers la route et une fois-là, nous sommes retournés pour enlever autant de boue que nous pouvions et repenser notre itinéraire.
Raul avait choisi le Megamo West et moi le Megamo Jakar, deux vélos idéaux pour une aventure de ces caractéristiques et avec un pas de roue plus que suffisant pour surmonter les terrains boueux...
bien qu'il semblât que le sol argileux de la Conca nous avait fait gagner la première manche, nous étions convaincus que nous n'avions pas encore perdu la partie...
Heureusement, la montée de la route nous donne un peu d'espoir et nous commençons à améliorer nos sensations. Nous atteignons notre but !
Nous nous arrêtons pour prendre quelques photos souvenirs, prendre l'air et nous nettoyer un peu. Nous avons de la boue même dans les endroits où il vaut mieux ne pas y penser. Il est minuit passé, nous devons donc chercher un endroit où nous reposer et préparer cette soupe chaude dont nous rêvons depuis des heures...
Nous avons inspecté plusieurs constructions rurales, la vérité est que nous avons trouvé un peu de tout : une maison sans toit, l'autre idéale mais pleine de jerricans... jusqu’à ce que nous trouvions enfin l'endroit parfait pour passer la nuit.
C'était une cabane en parfait état et sans cadenas, ce qui a fait notre nuit ! Soupe pour se réhydrater, couverture de bivouac, tapis et pour se reposer.
De la bonne humeur, des rires, le soleil qui se réchauffe peu à peu, une longue, longue montée sur le chemin du Parc Eolic Tallat et une descente sur la route de l'Espluga de Francoli.
Nous ne voulions pas imaginer un seul instant comment cela pourrait être une nouvelle rencontre avec un chemin boueux... Heureusement, ce n’était pas le cas, et même si la route vers notre prochain point n’était longue que de quelques kilomètres, le vent de face nous a rendu les choses un peu plus difficiles.
Enfin Poblet, on y était presque ! Il ne restait plus qu’à retourner à l'Espluga et de là à Valls, point de départ de notre aventure.
À midi, nous sommes finalement arrivés à la maison, sales comme l'enfer et avec nos vélos pleins de boue. La vérité est que nous avons eu des moments difficiles, nous avons même envisagé d'abandonner, mais le fait de continuer et de le faire ensemble nous a remplis d'un sentiment de plénitude et d'amitié pour être allés jusqu'au bout.